Vous vous rappelez de l’article sur le fait de dire « je t’aime » à son enfant.
Il expliquait concrètement l’importance de livrer son affection à son enfant. Et oui, tout le monde sait qu’une éducation sans amour ne peut amener à un épanouissement de l’enfant.
Ce que j’ai appris avec les années et mes enfants et qui m’a été confirmé dans la formation que j’ai faite dernièrement, c’est que la punition pure et dure sans aucune explication est une catastrophe.
Je vous avoue qu’au début, je punissais de façon brut avec des » va dans ta chambre » ou à coup de » tu me gonfles » puis j’ai compris au fil du temps et grâce aux réactions de mes enfants et de mon mari que j’étais dans l’erreur.
Nous avons toutes nos limites et il est bien plus facile selon le contexte d’envoyer son enfant dans sa chambre ou de le mettre dans le coin que d’essayer d’entamer une discussion.
Je n’aime pas trop le mot punition. Mais étant le mot le plus utilisé pour définir une sanction après une bêtise, je vais le garder.
Humiliation et violence.
En effet, je crois que très souvent, le fait de punir de façon brut, sans parler peut être humiliant.
J’ai vraiment beaucoup de mal avec la punition du coin par exemple qui isole l’enfant face à un mur. Je ne vois pas d’aspect pédagogique dans ce genre de punition.
Je trouve aussi complètement inutile la fessée bien que parfois le geste peut partir sans réfléchir. Cela prouve aussi dans ce cas-là que nous sommes probablement fatiguées et démunies.
Nous devons prendre la mesure de chacun de nos gestes et de nos comportements. Il faut comprendre que nous sommes des miroirs pour nos enfants et leur comportement reflète souvent nos propres faiblesses.
S’il nous arrive de faiblir et de gifler ou donner une fessée, alors nous devons en revenir très rapidement et en parler à nos enfants.
N’oublions pas que nos enfants ont besoin de se sentir en sécurité en famille. Le fait de donner une fessée ou une gifle ne fait que montrer à nos enfants notre incapacité à faire face. L’enfant le ressent et va pousser le bouchon encore plus loin, non par masochisme mais simplement pour vous pousser à bout puisque vous ne lui donnez aucune sécurité.
On n’éduque jamais avec la violence. Même si nous avons subit cela de nos parents ( fessée, gifle etc…) et que nous n’en sommes pas mort, cela ne veut pas dire que nous avons aimé cela lorsque nous les avons reçues. Nous avons oublié pour les cas les moins graves et nous les reproduisons pour les autres parce que nous ne savons pas faire autrement.
Remise en question.
Pour dépasser le stade de la punition brute et de la fessée, une remise en question est nécessaire. Et oui, comme je le dis souvent, rien n’est fixe. Nous avons toutes en nous la capacité d’analyser et de réformer pour mieux vivre, pour mieux avancer.
La réforme doit se faire de l’intérieur et par soi-même. Je vous citerai -Marilyn Ferguson-, citation que j’ai piqué à mon coach et ami Nasreddine Mekni sur sa page ici
ღ Nul ne peut forcer quelqu’un à changer. Chacun d’entre nous garde sa propre porte du changement qui ne s’ouvre que de l’intérieur…
Oui, nous devons nous améliorer dans la vision que nous avons de l’éducation.
J’aimerai vous raconter une anecdote me concernant et qui a été le point de départ du changement que j’ai opéré dans mon rapport à l’éducation.
Quand ma fille était petite, je l’ai giflée. Réellement, je n’avais aucune raison valable de le faire. Mais j’étais à bout, fatiguée et ma petite puce du haut de ses 6 ans m’a poussée à bout ( l’excuse de toutes mamans épuisées). J’ai levé la main et je l’ai giflée. Je m’en rappelle comme si c’était hier. Je n’oublierai jamais le regard de ma fille profond et cette larme qui coulait le long de sa joue. Elle n’a pas parlé. Elle m’a appris la vie ce jour-là. Elle m’a regardée droit dans les yeux. J’ai culpabilisé pendant une semaine. J’ai compris juste à la tristesse que ses yeux me renvoyaient que j’avais eu tort. Je me suis excusée et je lui expliquais que mon geste est impardonnable. Mais, la douceur d’un enfant n’a pas de limite. Un gros câlin, un gros bisous, un pardon et plus jamais de gifles ni de fessées.
Je vous ai dit que nos enfants nous en apprenaient plus sur nous-même qu’une vie entière ne pouvait le faire. Cela a été mon cas ce jour là.
Comment sanctionner alors une bêtise ?
Il faut comprendre qu’un enfant a besoin de limites mais surtout de comprendre pourquoi il y a ces limites. Si je dis à mon enfant : » ne traverse pas », il y a fort à parier qu’il va le faire.
Par contre, si je prends le temps de m’arrêter et de lui expliquer pourquoi on ne doit pas traverser en prenant en exemple la voiture qui arrive très vite, l’enfant prendra la mesure du danger. Cela ne veut pas dire que je dois baisser la garde car il y a toujours des enfants qui n’arrivent pas à intérioriser cette notion de danger. Si c’est le cas de votre enfant alors peut être que le responsabiliser et lui demander de vous faire traverser peut inverser la tendance. Avec un enfant, il faut savoir faire preuve d’imagination.
Quand une punition est inévitable, vous pouvez si vous n’avez d’autres choix, mettre une chaise dans le couloir et lui demander de s’asseoir et de se calmer à cet endroit. L’avantage est que l’endroit est neutre. La chambre ne doit pas être un lieu de punition. On peut demander à son enfant d’y aller pour réfléchir ou se calmer mais jamais le punir dans sa chambre.
L’explication en impliquant l’enfant sera toujours plus bénéfique que la punition pure et dure qui sera vécue comme une sanction sans sens.
Ne dévalorisez jamais votre enfant sous prétexte que son comportement est exécrable. Il faut une grande dose d’empathie avec les enfants. Les comprendre n’enlève en rien le devoir d’éducation et de responsabilisation.
Évitez tout chantage et préférez la négociation si nécessaire ( un article à venir sur le sujet d’ailleurs 🙂 )
Conclusion :
Une punition ou sanction, pour être efficace, doit être comprise et surtout doit servir d’outil pédagogique. L’enfant qui est puni dans sa chambre, n’a rien appris. Il est sanctionné mais pas responsabilisé. L’apprentissage doit se faire par la responsabilisation.
Une punition pour qu’elle soit efficace doit passer par le dialogue ( je ne parle pas de négociation mais bien d’un échange).
Tu as fait une bêtise mais est ce que tu connais les conséquences, qu’en penses-tu, était-ce nécessaire, aurais-tu pu faire autrement etc…
Toujours amener l’enfant à réfléchir sur sa bêtise.
Allez les supers mamans, vous avez encore des outils à mettre en place. Ne jamais baisser les bras, et avancer
4 Commentaires
nacéra
Salam Naima je te remercie pour tes precieux conseils et y a des passages dans lesquels je me retrouve tel que celui où nous avons nous même pris des féssése et bien plus on en est pas morts mais bon ça a servi a quoi…. Et le passage de la gifle donnée a ta fille ca m’a mit les larmes aux yeux car je m’imaginais à ta place j’espère incha Allah que je serais une bonne maman et surtout surtout qui y aura une bonne communication avec mon enfant et qu’on sera proches incha Allah !!! Merci Naima pour tous ces modes d’emploi boussa
Naima
Salam nassou, quand je repense à cette gifle, j’en pleure encore pour te dire et ça s’est passé il y a plus de 10 ans de cela.Je n’ai pas de doute sur ta capacité à être une bonne maman. Bises
nacéra
Incha Allah je l’espère et que j’arriverais à rester zen meme si je sais qui y aura des moments où je serais fatiguée et tout mais que j’arriverais à me contrôler et ne pas taper mon bébé car j’ai envie de procéder autrement que mes parents !! Bizou
Naima
Nacéra, on a des ressources incroyables en nous. Nos parents ne savaient pas faire autrement. Nous avons un choix qu’ils n’avaient peut-être pas. Si j’y suis arrivée à me réformer, alors tout le monde peut y arriver.